Parcours d’impro (musique)

En improvisation libre musicale, il est parfois difficile de commencer, de se jeter dans le vide. Que ce soit par manque d’expérience, ou par manque d’habitude et de connivence avec les musiciens. Alors, il faut trouver un prétexte, un subterfuge, un tremplin. Et c’est encore mieux quand il est léger et ne contraint pas trop.
C’est le cas de cet outil, qui va très souplement organiser le groupe et lui donner une direction, sans pour autant en dire beaucoup plus. Tout reste ouvert.

PRINCIPE

Cette proposition est plus adaptée aux groupes à partir de 4-5 musiciens. Pas de niveau pré-requis, ni instrumentation.
Rédiger autant de cartes numérotées que de musiciens. Chacun en tire ensuite une au sort.
Puis On dévoile le parcours à suivre…

Et…. c’est tout, c’est parti!
Il suffit de jouer quand c’est son tour. L’agencement des numéros va créer des sous groupes « aléatoires » obligeant chacun à engager le dialogue, à adapter son vocabulaire et se lancer.
La durée et le contenu sont entièrement libres. Le passage à la case suivante s’opère quand un des musiciens du sous-groupe suivant décide d’entrer et déclenche l’entrée de ses acolytes. Et ainsi de suite, jusqu’à épuisement du parcours.

PRECAUTIONS
Ces consignes sont à tempérer en fonction du cadre, du niveau de pratique, du projet.
Ecriture des parcours
  • Il convient de prêter attention au temps d’attente entre deux passages pour éviter une trop grande déconcentration
  • Bien varier la taille des sous-groupes, pour permettre une plus grande diversité d’interactions, et de mieux se repérer.
    Penser aux solos.
  • Les interventions doivent être équilibrées entre tous les musiciens pour éviter les frustrations.
  • Il est possible de maintenir un des musiciens sur 2 sous-groupes à suivre. C’est interressant pour la continuité musicale, mais cela peut être perturbant selon le niveau d’attention et d’écoute du groupe.
Divers
  • En cadre pédagogique, l’enseignant peut avoir un rôle de « suiveur » et relancer les entrées si les musiciens sont perdus
  • Quand ils ne jouent pas, les musiciens doivent rester dans une écoute active, en alerte de ce qui se dit, et de leur entrée suivante.
  • Assez fréquemment, au début, les durées sont « trop courtes ». Prendre le temps de laisser s’installer chaque idée.
  • Faire une copie des parcours pour tous les musiciens, ou mieux encore, les projeter en vidéo.
VARIANTES

Avec un « agent perturbateur »
Un des musiciens ne reçoit pas de numéro (carte vierge). Il peut jouer quand il veut.

Avec des contraintes de temps ou de styles
Il suffit d’ajouter des informations complémentaires dans les cases qui vont « guider » les groupes.
Elles peuvent contenir et/ou des durées, des infos de jeu, tout ce qui pourra orienter les improvisations.

Avec un parcours « graphique »
En transformant le parcours simple en « partition graphique » cela peut induire des réactions musicales, donner des pistes, des envies. Il suffit de donner libre cours à son imagination

EXTENSIONS

Improvisation théatrale
Proposition à l’identique. Il suffit de remplacer le mot « musicien » par « personnage ».

Travail collaboratif
Cet outil peut assez facilement se transposer en travail collaboratif pour justement découper et le groupe en sous unités « aléatoires ». Plutôt mieux adapté au groupes supérieurs à 10.

Cas 1
Rédiger une carte parcours en variant les tailles de 1 à 4 personnes maximum.
Tirer au sort les numéros, puis chaque groupe va travailler la question du jour dans un temps imparti.
Puis retour en grand groupe et mise en commun. Les rapporteurs sont ceux qui ont le plus petit chiffre de chaque sous-groupe.

Cas 2
Rédiger une carte parcours avec un chiffre commun entre chaque case, et des tailles variées de 2 à 4. Chacun peut passer plusieurs fois.
Chaque case dure 10 minutes, et le sous groupe doit traiter la question du jour. Il est possible d’orienter le sous groupe vers des phases particulières d’idéation, d’avocat du diable etc.
La personne « commune » au groupe suivant aura aussi le rôle de scribe (un seul document papier, ou numérique commun).
Au changement, elle aura d’abord 1 minute pour relater où en est le groupe et passer la main au prochain « scribe »